« Quel Bonheur ! » SL
« Un drame énigmatique, poétique et saisissant. » L.D.
« De l’oppressant à la légèreté, du lourd au futile, de l’angoisse à l’humour. Les personnages sont toujours sur le fil du rasoir.. » J.D.
« Des comédiens fabuleux avec une énergie insolente. Le normal, l’anormal, le para-normal se chevauchent et s’enchevêtrent.. le charme opère avec danger… un des spectacles les plus originaux de la saison. » CLM
« Un texte et des images magnifique… on frémit, on a froid dans le dos… »S.F.
« Un spectacle captivant et drôle, d’une écriture extraordinairement simple » P.S.
« Les comédiens rivalisent de justesse… la pièce, d'une innovante légèreté, restera dans les mémoires… » J.S.
« C'est une pièce géniale! un univers unique au théâtre, du jamais vu, entre suspens et fantastique, c'est drôle et les frissons assurés… » XX
Une histoire de famille…
Lorsque la pièce commence, Absinthe, la fille de la maison, a quelque chose en elle
qui la tourmente…
Sous l’apparence d’une famille ordinaire est peut-être en train de se révéler quelque
chose d’extraordinaire…
Un peu comme une Electre d’aujourd’hui, Absinthe n'est pas prête à laisser son entourage tranquille…
« Elle qui était si gentille… »
avec
Patrick Azam, Philippe Frécon, Perrine Guffroy, Laure Guillem, Airy Routier
Catherine Vinatier, Margaret Zenou.
Théâtre de la Bastille / Paris -Nouvel Olympia / Tours - Rochefort - CDN / Besançon - Comedie de l'Est / Colmar... etc
Scénographie Marguerite Bordat | collaboration artistique Yann Richard | musique et ambiance sonore Yann Le Hérissé | création lumière et direction technique Grégoire De Lafond | perruques et maquillage Nathalie Régior | collaboration à la ventriloquie Michel Dejeneffe | administration de production J. Roels assistée de C.Settimelli
Production Cie Le Temps qu’il faut | coproduction Nouveau Théâtre – CDN de Besançon et de Franche-Comté, Théâtre de la Bastille, Comédie de l’Est – CDR d’Alsace, Théâtre de la Coupe d’Or – Scène conventionnée de Rochefort | avec l’aide à la production d’Arcadi, du ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Bretagne | avec l’aide à la production et à la diffusion du Fonds SACD Théâtre et le soutien de l’ADAMI.
Extrait
L’HOMME À MOUSTACHE : Quand ma mère était en train de calancher sur son lit de mort… Elle a voulu nous dire quelque chose à mon frère jumeau et moi…En tant que garçons intelligents et précoces, elle a sans doute tenu à nous confier une chose importante, une sorte de secret… mais elle s’est exprimée… comment dire… elle s’est exprimée dans une langue qu’on ne comprenait pas, la première qu’elle sut parler peut-être, à peine sortie du ventre comme une fuite d’eau… Une sorte de langue qu’elle broyait comme du gravier dans la bouche… Mon frère et moi… on est restés sans bouger à rien comprendre… Ma mère parlait, parlait et puis comme nous ne comprenions rien du tout mon frère et moi, mais alors ce qui s’appelle rien du tout ! Elle s’est assise sur son séant pour venir plus près de nos oreilles et comme à nos têtes elle a bien vu que ça rentrait pas mieux dans les tuyaux… Notre mère s’est mise à nous crier dessus pour qu’on entende quand même l’importance de ce qu’elle avait à nous dire… Et elle est morte en nous gueulant dessus, en nous hurlant sur le visage…
Sabine Larivière - janvier 2011
« C’est carnaval. Une maison au bord de l’océan, une digue qui protège de tout débordement, une famille sans histoire : Adèle (celle qui a oublié l’histoire), Francis (écrivain, celui qui écrit des histoires), leurs deux enfants, Adrien et Absinthe (celle qui passe par l’histoire). L’homme à la moustache (celui qui raconte l’histoire) qui vient trouver Absinthe et lui parle d’une malédiction. Absinthe sent alors qu’elle a les clés d’une vérité inavouée, Pythie qui va bouleverser l’ordre familial. Son frère essaye de la raisonner, sa mère s’inquiète d’autant plus qu’elle apprend qu’Absinthe est malade et doit se faire opérer, mais avec quel argent ? Constance (celle qui se souvient de l’histoire), l’amie d’Adèle, lui donne les clés en or de la digue. L’homme à la moustache revient parler à Absinthe lui dit qu’il est son vrai père et que s’il a quitté femme et enfants c’est parce qu’il ne voulait pas se raser la moustache, ce qu’il aurait dû faire suite au pari avec Francis qu’il a perdu… Francis, l’homme de la maison d’en face…
L’homme à la moustache est il le vrai père ? Francis le faux père ? Quel secret peut il y avoir dans cette famille tout à fait ordinaire, n’est ce pas plutôt une histoire qu’Absinthe se raconte ? « Je veux devenir écrivain comme pour raconter ce qui ne peut pas se dire », dit elle à Francis. Exaltation d’une jeune fille qui aimerait avoir un autre père ? Est ce par elle que la vérité va voir le jour ?
Parce qu’au Théâtre de la Bastille, moi je l’aime bien Pierre-Yves Chapalain
Je vais éviter les phrases toutes faites du genre : « J’ai découvert un auteur magnifique ! », « Quelle puissance d’écriture ! », « Quel bel univers !»…
N’empêche que ça fait longtemps que je ne me suis pas autant réjouie de découvrir un auteur de théâtre et qu’il faut que je me procure rapidement le manuscrit, il est de ces livres qui doivent impérativement se trouver dans ma bibliothèque.
Pierre-Yves Chapalain a commencé à écrire en 1999 « La barre de réglisse », « Travaux », « Le rachat », « Ma maison », et depuis 2008 il porte lui-même à la scène ses textes.
Du texte à la mise en scène…
C’est promis je ne vais pas dire que j’ai aussi aimé la mise en scène…
Un plateau nu, enfin presque, une grande table, table de banquet, de déballage, table sous laquelle enfant on rêve de se cacher pour entendre des secrets inavoués du genre : ton père c’est pas ton père !, table qui se déplace au fur et à mesure que l’on avance dans cette histoire familiale tragi–comique.
La lumière quitte progressivement le spectateur, se dessine sur le plateau, obscure clarté que nous offre Grégoire de Lafond qui éclaire la part d’ombre de chacun, c’est beau et simple.
La mise en scène semble guidée par la nécessité que les personnages ont d’entrer sur le plateau pour parler. Entremêlées aux scènes de l’imaginaire où la parole semble ne pouvoir jamais s’arrêter, comme si le flux allait faire jaillir une vérité, il y a les scènes du réel qui petit à petit vont se noircir, montée dramatique qui emmènent les personnages dans une folie du non-dit ou de l’oubli qui en deviennent comiques (Adèle avec sa robe tachée de sang, c’est normal parce qu’en période de carnaval elle fait des gâteaux), étrangeté (Adrien et sa marionnette ventriloque qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau) et décalage (Constance et sa sœur qui jouent la scène de la robe tachée).
On rit et on serre les dents aussi.
Incarnation et détachement
Incroyable sensation de voir les comédiens donner parfois l’impression de ne pas jouer, ou plus exactement de jouer mine de rien, ou même de ne rien jouer, tout en jouant. Je refuse d’écrire que je les ai trouvés formidables, Tous, oui c’est ça je les préfère Tous…
J’ai même aimé la musique, moi qui d’habitude me rebiffe un peu avec les paysages sonores, je crois que Frédéric Lagnau que j’avais rencontré il y a longtemps, longtemps à Evreux, doit être fier de vous de là où il vous regarde…
Quel bonheur ! (Tiens ! je vais l’écrire en gras).»